VALERIE
Elle s’appelle Valérie.
C’est une grande fille brune
Au visage long et fin, très Modigliani,
Belle, comme une gravure de mode à la Une.
Un jour, touché par sa beauté, osant je le lui dis
Mais au nez aussitôt elle m’a ri :
« Qui c’est-y ?
Celui-ci ? »
Elle me répondit.
Alors doucement
Je lui expliquai que c’était un peintre d’antan
Environ des années dix neuf cents
Italien
Je crois bien
Qui peignait des visages très fins
Un peu comme le sien
Quelque peu séraphins.
Mais la belle très nerveuse
A bien peu écouté et hargneuse
M’a lancé aussitôt très menteuse :
« Bien sûr, je le connais, lui »
J’ai bien ri
Forcément, car son nez
A bougé
Au moment qu’elle l’a dit.
Oh ! Alors, croyez-moi, pas contente, la charmante demoiselle
De me voir si joyeux
Car pour elle, à ses yeux
Certainement, je me moquais bien d’elle !
Depuis, chaque fois que je parle ou j’écris
Quoique lui dise ou je fasse
Quoiqu’il se passe
A chaque fois c’est ainsi
Elle me montre les dents
Et je sens
Qu’il lui plairait de me mordre jusqu’au sang.
Mais elle n’ose, et me lance simplement
Une pique bien saignant.
A la longue c’est lassant
Mais voilà, malgré çà, Valérie je l’aime bien
Sauf son caractère plus que chien
Qui me plaît beaucoup moins ;
C’est peu dire
Qu’il faut vraiment se le farcir !
Heureusement elle est belle, beau visage italien
Qui me plaît oh combien.
Voilà, Valérie
Est comme ci
C’est ainsi
C’est la vie
Mais pour moi c’est toujours grand plaisir de la voir
Le matin ou le soir.
A dire vrai, je préfère même la voir
Le matin et le soir.