CUPIDON CE GRAND CON
Cupidon
Ce grand con
Cupidon l’imbécile
Vous voyez certainement de qui je parle
L’angelot emplumé, un peu marle
Débile
Aux ailes déployées
Comme s’il allait à l’instant s’envoler
La bobine d’un bébé bien nourri
Rebondi
Et un air au visage narquois
Avec sur les épaules son carquois
M’a envoyé en plein cœur une flèche
Allumé une mèche
Aujourd’hui enflammée
Que je voudrais éteindre et tellement arrachée.
Car Cupidon cet infâme
M’a rendu amoureux d’une jeune femme
Et sans doute pour toujours
M’a rendu malheureux tous les jours.
Car j’ai, où que j’aille, dans les yeux
Regard nulle part ou regard dans les cieux
L’image de cette belle Ninon
Qui porte un autre nom.
Quoique je fasse ou tente
Cette fille me tourmente
Sans qu’elle n’y puisse rien.
Et je suis malheureux comme un chien
Qui serait sans son maître, hors sa niche
Sans os, sans amour ou chiche,
Perdu, seul et mouillé sous la pluie
Voilà ce que je suis.
Sa beauté est si grande
Avec ses yeux d’amande
Son sourire charmant
Et son rire éclatant
Son nez fin
Aquilin
Sa chevelure blonde
Flottant au vent comme onde
Elégante toujours
Comme reine en ses atours
Fille racée
Qu’il m’est impossible d’oublier.
J’ai déjà rencontré des filles belles, des canons
Qui auraient pu me rendre chèvre ou mouton
Mais cette fille, c’est pire
J’en suis obsédé, tourmenté, en délire.
Bien sûr, elle ne m’aime pas, ce serait bien trop beau
Cupidon n’a tiré qu’une fois
Une flèche de son carquois ;
Son cœur ainsi reste de pierre quand elle me voit.
Heureux mais surtout malheureux
D’être tant amoureux
Voilà de moi ce qu’a fait Cupidon
Ce grand con
Dieu d’amour imbécile
Totalement débile
Qui ne sait pas compter
Et fait son travail à moitié
Au point que quoiqu’il puisse demain advenir
Jamais dans l’avenir
Ne pourrai oublier cette belle Ninon
Qui a Anne pour nom.