LA BOUGRESSE
Je regarde vers le bas
Non, je ne me suis pas trompé : elle pointe vers le haut !
Encore ! Me dis-je. Elle ne s’arrêtera donc pas !
Ah, non ! Trop, c’est trop !
Enfin, que lui arrive-t-il ?
Quand me laissera-t-elle tranquille ?
« Tout doux » lui dis-je, « coucher »
« A la niche, papates en rond, au panier ! »
Sachez que je lui parle souvent
Comme on parle aux enfants
Car on se connaît bien, il y a si longtemps
Depuis que je suis petit, bébé
Et même un peu avant
En fait, depuis que je suis né.
Notre vie commune est faite de hauts et bas
Ca va, ça vient, cahin caha
Parfois nous restons solitaires
Mais souvent j’invite une partenaire
A trois, c’est mieux
Qu’à deux.
Regardez-la ! Voyez comme elle se dresse !
Elle rêve d’une caresse
La bougresse !
Alors tant qu’elle ne l’aura pas
Elle sera toujours là
A pointer vers le haut
Aussi longtemps qu’il faut
A m’énerver
Et à m’asticoter.
Madame
Comme moi vous la voyez
Tendue, nerveuse, très excitée.
Alors, je vous demande, que faut-il que je fasse ?
Dois-je de guerre lasse
Lui prêter une main secourable, ou pouvez-vous m’aider
Madame
A la calmer ?
Vous préférez de loin
Dites-vous, la deuxième solution.
Voilà une décision
Qui me convient très bien et correspond
Ma foi à mes aspirations. Allons
Cherchons ensemble un petit coin
Dépêchons-nous, ne perdons pas de temps !
Il est grand temps !
Ouf ! Enfin calmée ! Et moi aussi
Ca va mieux ! Madame, merci !
Vous m’avez bien aidé !
La tension est tombée.
Je vous dis au revoir, à bientôt
Et même j’espère à très bientôt
Car la connaissant bien, elle va se réveiller
Sans doute sans tarder
Elle est infatigable- et pointer vers le haut
A nouveau son doux museau.
Alors ensemble il faudra lui montrer encore notre tendresse
Etre gentils et toujours davantage la combler de caresses
La bougresse !