Toujours pareils
Toujours pareils
Les chants des chansonnettes
Les vers des poètes !
Qu’ils aient été gravés dans de la pierre
Du marbre ou de la terre
Ou bien encore sur des CD
Ecrits sur du papier, en vers châtiés
En grandes envolées lyriques, ou rimaillés,
Depuis longtemps, un siècle, mille ans
Même davantage, ou récemment, maintenant :
Leurs cris du cœur, de joie, de peine
Ce sont toujours les mêmes !
Vêtu de ses peaux de bêtes,
Armé de son épieu, de son casse-tête,
Déjà l’ancêtre Cromagnon
Ou trente mille ans plus tard Toutânkhamon
Khéops, Khéphren, Ramsès, les pharaons
Maîtres des pyramides, chantaient déjà les mêmes chansons :
« Oh, quel bonheur
Ma douce, d’être près de toi, mon cœur ! »
« Chéri, mon bien-aimé
Oh mon amour, pourquoi m’as-tu quittée ? »
Tous ces soupirs énamourés
Tous ces cris déchirés
Aux murs des cavernes, aux feuilles des papyrus, ont été
Déjà mille fois gravés, poussés !
Cris de détresse
Peurs de souffrir, de la vieillesse
Et de la fin ultime : La Grande Faucheuse- la Mort-
Pour tous le dernier port
Bat- cette funeste- bien des records
De loin la Dame des pensées, l’Inspirateur
Des gens rimeurs et rimailleurs !
Il faut dire qu’elle fait grand peur
Annonciatrice des dernières heures !
Au long des temps
Aux quatre coins du monde, sur tous les continents
Dans toutes les langues, ce sont les mêmes chants !
Il n’y a point sujets nouveaux chez les rimeurs :
Amours, Bonheur, Malheur, Mort, seule la Forme change
C’est bien tout ce qui change
Le Fond reste semblable
Immuable !
Toujours pareils
Les chants des chansonnettes
Les vers des poètes !