Illusion
La vie est morne et combien grise
Et monotone ; rien n’irise
Sa nuit opaque : l’Action.
Vienne le rêve, vision
Irréelle- qu’importe !- exquise
Berce-moi sainte Illusion
Accours Illusion féconde
Vient recréer pour moi le monde,
Ce monde bête où je me meurs,
Buveur de sang, buveur de pleurs
Sur qui le crime hurle et gronde.
Trompe, Illusion, mes rancoeurs
Endors, Illusion sublime
L’ennui, cet indicible abîme,
-Ennui sombre qui me poursuit !-
Et dans mes implacables nuits
Guidant mon âme vers la Cime
Folle Etoile- Illusion luis !
Les quatre éléments
Si je dis Feu mon corps est entouré de flammes
Je dis Eau l’Océan vient mourir à mes pieds
Vaisseau vide immergé dans un cristal solide
Creuse momie aux glaces prises et je dis Air
Terre et le naufragé prend racine et s’endort
Sous les feuilles au vent de l’arbre de son corps
De sa bouche le songe engendre un rameau d’or
De sa bouche terreuse expirant ses poumons
Retournés vers le ciel tonnante frondaison
Moisson rouge au soleil de minuit et de mort