C’EST FINI
Mon amour est parti
C’est fini.
Elle est partie un jour
Aux bras d’un autre, pour toujours
Quelqu’un dont j’ignore tout
Un moins que rien
Un rien du tout
Après m’avoir trompé
Des mois et une année
Sans que j’en susse rien
Me laissant là, tremblant
Anéanti, abandonné
Seul, avec mon amour perdu
Nu
Le cœur saignant, désespéré.
Oh ! La haine qui gonfle alors le cœur
Le désir de faire mal
Autant que l’on a mal
De plonger avec soi l’autre dans son malheur
De rendre coup pour coup, pas pour rire
Et plutôt dix pour un, et détruire
D’entraîner avec soi dans le néant
Et son amour perdu et l’amant
Surtout lui
L’ordure
La pourriture
L’ennemi
A qui on veut soudain
Une haine féroce, implacable, sans fin
Oh ! Le châtrer
L’émasculer
L’empaler
L’estropier
Lui briser les jambes et les bras
Et non content de çà
Le rendre impuissant, incapable de rien
Réduit à rien
Le crucifier
L’éventrer
Plonger la tête dans ses entrailles et tout dégoulinant de sang
Lui dévorer le foie et le cœur tout fumant
Brûler sa maison, réduire en cendre
Tout ce qu’il est, ce qu’il aime, et le pendre.
Dans mon cœur gronde depuis ce jour
Un orage si noir et un feu si violent
Qu’il faudra tant d’amour
Pour qu’il batte à nouveau calmement.
Oh mon âme en supplice
Souffrante
Rongée de désirs noirs, de mort et de violence
Libère-toi des chaînes qui te rendent impuissante
A prendre vengeance
Passe à l’acte, fais-toi justice
Education
Morale, Religion
Dont tu es encombrée
Jette-les aux orties, brûle-les, fais en cendre et fumée
Retrouve ta nature première
Et barbare, ressors ta hache de pierre
Et ta massue de bois
Revêts ta peau de bête, et alors sans émoi
Du fond de tes entrailles pousse ton cri de guerre
Et de mort
Va tuer
Et de meurtres te goinfrer
Sans remords.
Mon amour est parti
C’est fini.
Depuis mon cœur saigne et souffre tellement
Du coup qu’il a reçu, si grand!
Quel mal font ces choses là
Lorsqu'elles arrivent quand on ne lesattend pas !
Et cette certitude affreuse et ces regrets
Sans fin d’avoir perdu pour toujours
A jamais
Un bien irremplaçable, merveilleux
Et combien précieux
Qui s’appelle « amour ».
Mon amour est parti
C’est fini.