Comme ce fut bon !
J’ai descendu les marches de pierre
Et lorsque plus il y en eu
J’ai posé mes pieds sur la terre
Et les cailloux qui s’agençaient obligeamment en escaliers
Devant mes pas. J’ai agi bien prudemment.
C’était pentu
Tellement, instable aussi, il me fallait être vigilant
Sans quoi : plouf ! Dans la mer
Après m’être déchiré
Les os sur les rochers.
Ce cheminement très mesuré
Vers l’eau en contrebas
Miroitant sur des fonds d’algues et de graviers
Me donna un plaisir exquis
Pourquoi ? Je ne sais pas
Ce fut ainsi.
La crique était petite, serrée dans ses parois
Hautaines ; personne, sauf moi
Et des oiseaux pour compagnie. J’ai fait grande attention à mettre ni mains
Ni pieds sur les quelques oursins
Hôtes des lieux. Il y avait du fond
Mais bien peu d’algues et de poissons.
Pour me souhaiter la bienvenue, peu de vie végétale
Et animale
En somme une eau très minérale.
Alors mon corps nu en un élan presque vertical
S’est immergé dans l’onde primordiale
Comme un retour à l’onde fœtale.
L’eau était fraîche, si transparente et douce comme une caresse
Oh, ce plaisir exquis! Presque l’ivresse !
Comme ce fut bon !