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Poetry


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71 D infinis paysages

By Marc Rugani

D’infinis paysages
Thème du Printemps des Poètes 2011
 
ELLE
LUI
>Bonsoir mon chéri
 
>Sais-tu la nouvelle mon amour ?
 
 
>Tu vas être content, mon chéri !
Oh, oui ! Tu l’attends depuis si longtemps!
Mais avant, je t’en prie !
Fais-moi plaisir : essaye de deviner, mon amour
 
 
>Alors écoute, mon doux seigneur,
Seigneur de mon coeur :
Le thème du Printemps des Poètes cette année 
Est : « D’infinis paysages »
 
 
 
>Oui, j’en suis sûre, mon aimé
 
 
 
 
 
 
 
 
>Ah, bon ?
Mais mon chéri, voyons !
Imagine les grands espaces, les immensités
L’océan, la mer
Les montagnes, les déserts
Le ciel ! Tiens, même la voie lactée !
Il y a de quoi dire
Pour toi, mon amour, non ? Et autant à écrire ?
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
>Je suis étonnée mon chéri 
Doux amant de mes nuits et de mes jours
De ce que tu me dis
Pourquoi aller alors, mon amour
Mon cœur, tous les étés
De nos vacances à la montagne
Ou en campagne ?
Et les fins de semaine voir les forêts, les bois
Ou les bords de rivières, quelques fois ?
Oh, mon beau cygne chanteur, mon rossignol, dis-moi !
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
>Bon, mon chéri
C’est dommage
Mais puisque tu le dis !
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
>Oh, oui, mon amour !
Voyageons ainsi, mon amour !
 
 
 
 
>Bonsoir mon amour
 
>Non, ma chérie
Mais tu vas me la dire, mon amour
 
 
 
 
 
>J’aimerais bien, ma chérie, mais comment
 Le pourrais-je, mon amour ?
 
 
 
 
 
>« D’infinis paysages » !
Tu en es sûre, mon amour
Ma princesse, ma sirène adorée ?
 
>Tiens donc ! Quelle drôle d’idée ! Etonnant
Ce thème, tu ne trouves pas,
Toi que j’aime
Et qui m’aimes?
Vois-tu, mon amour, comme ça,
Au débotté
Ce thème ne m’inspire nullement !
 
 
 
 
 
 
 
 
 
>Eh bien non
Ma chérie, ma jolie fleur parfumée !
Toi mon lys, mon orchidée
Mon rouge coquelicot, vraiment non !
Vois-tu, mon amour
Ce que j’aime, ce que je préfère
Et qui m’inspire pour l’écriture
C’est la culture
L’histoire humaine
La ville, la vie urbaine
Mais les oiseaux, les papillons
A longueur de journée, les poissons
Les fleurs, les arbres, les rivières
J’aime bien
Certes, je ne vais pas dire non
Ni que toutes ces beautés ne me disent rien
Mais elles ne me disent guère
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
>Tu as raison
Ma libellule, mon joli papillon
Toi mon abeille butineuse: j’aime la campagne
-Beaucoup- les champs, la montagne
La forêt
Les rivières, les lacs, les marais
Mais pas longtemps
Juste ce qu’il faut : un petit moment
C’est tout, pour changer
Me ressourcer, me refaire une santé
En voyant de la nature la beauté
En ta si douce compagnie
Car après….je m’ennuie !
Voilà, c’est dit
Tu le sais, mon joli colibri
Ma douce colombe, je ne suis ni randonneur
Ni cycliste, ni davantage pêcheur
Ni flâneur
A peine rêveur 
Et moins encore adepte de la méditation !
Alors ! Et puis, là, mon aimée
Ma petite caille, ma jolie grive dorée
Ma fauvette babillarde, attention
Ce sont les « infinis paysages »
Ce ne sont plus les mêmes dimensions !
A part la mer
-Qui me fait peur, la mer
Avec ses vagues, ses tempêtes
Et dedans ses grosses bêtes-
Je ne connais rien aux « infinis », moi : le Sahara
Non !
Les immensités glacées, la toundra, la taïga
Non !
La banquise, non !
Jamais je n’ai gravi le sommet d’une montagne
au-dessus des nuages
Finalement, j’ignore ce que sont les « infinis paysages » !
 
 
 
>Oui, mon amour
Ma tendre dame de cœur, mais pour toi,
Pour te faire plaisir, tu le sais, toujours
J’essayerai d’écrire quelque chose, et ma foi
Si je n’y arrive pas, ils iront se faire lanlaire
Avec leur Printemps pas clair !
Mais pour le moment, tous les deux
Ma bienaimée, on a, en amoureux
Des choses si douces  à faire !
Allons, viens, ma chérie
Ma tourterelle, mon arc en ciel
Ne perdons plus de temps
Allons un long moment
D’amour remettre le couvert
Voyageons ! Envoyons-nous au septième ciel 
Au-delà des étoiles, faire le grand tour
Des « infinis paysages » de notre amour !
 
 
 
>Viens vite, mon amour