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Poets of the past


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La grosse dame chante....

By Pellerin Jean

La grosse dame chante
 
Manger le pianiste ? Entrer dans le Pleyel ?
Que va faire la dame énorme ? L’on murmure…
Elle racle sa gorge et bombe son armure :
La dame va chanter. Un œil fixant le ciel
 
-l’autre suit le papier, secours artificiel-
Elle chante. Mais quoi ? Le printemps ? La ramure ?
Ses rancoeurs d’incomprise et de femme trop mûre ?
Qu’importe ! C’est très beau, très long, substantiel.
 
La note de la fin monte, s’assied, s’impose.
Le buffet se prépare aux assauts de la pause.
« Après, le concerto ?...- Mais oui, deux clavecins. »
 
Des applaudissements à la dame bien sage…
Et l’on n’entendra pas le bruit que font les seins
Clapotant dans la vasque immense du corsage.
 
Quotidiennes
 
C’est vrai, j’aurais pu devenir
Fabricant d’élégies…
Je ne sais que me souvenir
De notoires orgies.
 
Mais je veux écrire- à Paris,
Un roman exotique.
- ?- Certes, vous aurez des houris
Dansant sous le portique !
 
Je peindrai l’eau, le ciel, le port
Et le désert « immense »
A l’heure grise où commence
A crier Paris-Sport.
 
La nuit d’avril
 
Je ne me suis pas fait la tête de Musset,
Je tartine des vers, je prépare un essai,
J’ai le quart d’un roman à sécher dans l’armoire.
…Mais que sont vos baisers, ô filles de mémoire !
Vous entendre dicter des mots après des mots,
Triste jeu !
…Le loisir d’été sous les ormeaux,
Une écharpe du soir qui se lève et qui glisse…
Des couplets sur ce bon Monsieur de La Palice
Que répète un enfant dans le jardin couvert.
Ce crépuscule rouge, et puis jaune, et puis vert…
…Une femme passant par le pont de la Concorde
…Le râle d’un archet pâmé sur une corde,
La danse, la chanson avec la danse, un son
De flûte, sur la danse entraînant la chanson,
Ce geste d’une femme et celui d’une branche…
Ah ! vains mots ! pauvres mots en habits du dimanche…
Ah ! vivre tout cela, le vivre et l’épuiser !...
Muse, reprends mon luth et garde ton baiser !
 

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