There are currently 29 connected visitors.

This site has received 3696850 visits since its creation.

Poets of the past


On this page you will find a selection of poems

Click directly on the copyright or the title of your choice

Les femmes savantes Acte III

By Molière

Les femmes savantes (extraits)

Acte III  Scène II (extraits)

Philaminte

 

Armande

 

 

 

 

Philaminte

 

 

 

 

 

Armande

 

 

 

 

Armande

 

Trissotin

 

Philaminte

…. On se sent, à ces vers, jusques au fond de l’âme,

Couler je ne sais quoi qui fait que l’on se pâme.

Faites la sortir, quoi qu’on die,

De votre riche appartement,

Que riche appartement est là joliment dit !

Et que la métaphore est mise avec esprit !

……

….. Car enfin je me sens un étrange dépit

Du tort que l’on nous fait du côté de l’esprit,

Et je veux nous venger, toutes tant que nous sommes,

De cette indigne classe où nous rangent les hommes,

De borner nos talents à des futilités,

Et nous fermer la porte aux sublimes clartés.

C’est faire à notre sexe une trop grande offense,

De n’étendre l’effort de notre intelligence

Qu’à juger d’une jupe et de l’air d’un manteau,

Ou des beautés d’un point, ou d’un brocard nouveau.

…..

Il me tarde de voir notre assemblée ouverte,

Et de nous signaler par quelque découverte.

On en attend beaucoup de vos vives clartés,

Et pour vous la nature a peu d’obscurités.

Pour moi, sans me flatter, j’en ai déjà fait une,

Et j’ai vu clairement des hommes dans la lune.

…..

Acte III  Scène III

Vadius

….

Le défaut des auteurs dans leurs productions,

C’est d’en tyranniser les conversations,

D’être au Palais, au Cours, aux ruelles, aux tables,

De leurs vers fatigants lecteurs infatigables.

Pour moi je ne vois rien de plus sot à mon sens

Qu’un auteur qui partout va gueuser des encens,

Qui des premiers venus saisissant les oreilles,

En fait le plus souvent les martyrs de ses veilles.

On ne m’a jamais vu ce fol entêtement ;

Et d’un Grec , là-dessus, je suis le sentiment,

Qui par un dogme exprès défend à tous ses sages

L’indigne empressement de lire leurs ouvrages.

Voici de petits vers pour de jeunes amants,

Sur quoi je voudrais bien avoir vos sentiments.

…..

Acte III  Scène IV

 

Henriette

 

 

 

 

 

 

 

Philaminte

C’est prendre un soin pour moi qui n’est pas nécessaire :

Les doctes entretiens ne sont point mon affaire ;

J’aime à vivre aisément, et, dans tout ce qu’on dit,

Il faut trop se peiner pour avoir de l’esprit.

C’est une ambition que je n’ai point en tête :

Je me trouve fort bien, ma mère, d’être bête,

Et j’aime mieux n’avoir que de communs propos,

Que de me tourmenter pour dire de beaux mots .

Oui, mais j’y suis blessée, et ce n’est pas mon compte

De souffrir dans mon sang une pareille honte.

La beauté du visage est un frêle ornement,

Une fleur passagère, un éclat d’un moment,

Et qui n’est attaché qu’à la simple épiderme ;

Mais celle de l’esprit est inhérente et ferme.

J’ai donc cherché longtemps un biais de vous donner

La beauté que les ans ne peuvent moissonner,

De faire entrer chez vous le désir des sciences,

De vous insinuer les belles connaissances ;

Et la pensée enfin où mes vœux ont souscrit,

C’est d’attacher à vous un homme plein d’esprit ;

Et cet homme est Monsieur, que je vous détermine

A voir comme l’époux que mon choix vous destine.

…..

Acte III  Scène V

 

Armande

 

Henriette

….

Si l’hymen, comme à vous, me paraissait charmant,

J’accepterais votre offre avec ravissement.

Si j’avais, comme vous, les pédants dans la tête,

Je pourrais le trouver un parti fort honnête.

….

Acte III  Scène VI

 

Chrysale

 

 

 

 

 

Ariste

Clitandre

Chrysale

….

Taisez-vous, péronnelle !

Allez philosopher tout le soûl avec elle,

Et de mes actions ne vous mêlez en rien.

Dites-lui ma pensée, et l’avertissez bien

Qu’elle ne vienne pas m’échauffer les oreilles !

Allons vite.

Fort bien : vous faites des merveilles.

Quel transport ! quelle joie ! ah ! que mon sort est doux !

Allons, prenez sa main, et passez devant nous.

Menez-la dans sa chambre. Ah ! les douces caresses !

Tenez, mon cœur s’émeut à toutes ces tendresses,

Cela ragaillardit tout à fait mes vieux jours,

Et je me ressouviens de mes jeunes amours.